Est-ce normal ?
Oui car nous devons, sauf rare exception, à l'oligarchie journalistique la dissimulation de cette réalité. Ces journalistes ne connaissent souvent des métiers de la terre que le tracteur qui trouble leur grasse matinée du dimanche devant leur résidence secondaire, leur ambition se limitant à servir de relais aux lobbies qui les constituent (Diner du Siècle, SDJ, marchands d'arme ou de béton).
Ne supportant plus la pression des fournisseurs ou celle de leur banquier, les paysans, pour échapper à leur enfer quotidien, commettent parfois l'irréparable. Comme ce producteur de céréales de 55 ans qui s'est donné la mort la semaine dernière (19/04 )en Dordogne. Rien qu'en Basse-Normandie, la MSA (Mutualité sociale agricole) a recensé neuf décès d'agriculteur par suicide sur les trois premiers mois de 2010. Malheureusement le sujet reste tabou et la MSA dit ne pas consolider ces données au niveau national. Seul le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès, le Cepidc, dépendant de l'Inserm, recense officiellement les statistiques dans ce domaine mais avec plus de trois ans de décalage et seulement dans la tranche d'âge 25-59 ans.
«Depuis les dernières données disponibles en 2005 auprès du Cepidc, où 150 hommes et 20 femmes se sont donné la mort, nous constatons dans les différentes régions une nette augmentation des suicides», explique Dominique Jacques-Jouvenot, professeur en sociologie rurale à l'université de Franche-Comté et coÂauteur d'un ouvrage avec Jean-Jacques Laplante sur le malaise paysan, Les Maux de la terre.
Seule certitude : les agriÂculteurs se suicident plus que les autres professions. «Le taux de suicide des agriculteurs exploitants est le plus élevé des catégories socioÂprofessionnelles, à 32 pour 100 000, contre 28 pour 100 000 chez les ouvriers et 8 pour 100 000 pour les professions intellectuelles supérieures», indique un porte-parole du Cepidc. De son côté, l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants) avance le chiffre de 800 suicidés en 2009 mais, d'après les recoupements et l'avis des spécialistes, le chiffre d'environ 400 suicidés, soit en moyenne plus d'un par jour, est plus proche de la réalité.
À chaque fois les raisons de ces actes désespérés sont multiples. «La difficulté de se projeter dans l'avenir, les questions de la transmission et la rupture de la tradition agricole familiale depuis plusieurs Âgénérations sont des facteurs très traumatisants pour les agriculteurs», explique Jean-Jacques Laplante, médecin conseiller à la MSA qui a effectué une étude en profondeur sur le malaise des paysans de 1999 à 2005, auprès de 600 exploitations. «Stress, charge de travail, absence de loisirs, paperasserie de plus en plus importante sans avoir la possibilité de dégager de revenus ni de loisirs» sont autant d'éléments à prendre en compte dans le malaise des paysans.
date d'article & source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/04/26/01016-20100426ARTFIG00654-un-paysan-francais-se-suicide-chaque-jour-.php
admin 26 avril 2010 agriculture aucun commentaire
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