Depuis 2010, le miscanthus giganteus fait son apparition autour de la forêt de la Serre. Appelé aussi ''roseau de chine'',''herbe à éléphant'', ''Eulalie'' et d'autres noms encore, cette plante originaire d'Asie est une graminée vivace qui semble cumuler les avantages environnementaux et pour laquelle les débouchés ne manquent pas.
Du côté de Brans, Jean-Baptiste Pelot et Pascal Decombe ont planté 2,5 ha et 10 ha. D'autres agriculteurs se sont lancés dans l'aventure du côté de Peintre et de l'abbaye d'Acey, cette dernière a planté 15 ha et espère assurer le chauffage de ses bâtiments par ce biais.
La première plantation, celle des rhizomes a eu lieu en avril 2010. Lors de la première pousse, le miscanthus doit s'imposer au milieu des mauvaises herbes et nécessite le recours aux herbicides. Après une année, les plantes sont broyées puis laissées sur le sol afin d'enrichir celui-ci et empêcher la repousse de l'herbe ; les rhizomes prennent alors racines pour de bon, cette opération s‘est effectuée en février 2011. Il s'en suivra 15 à 20 ans de récoltes sans herbicides, fongicides, ou insecticides et peu ou pas d'intrants. Il n'existe à ce jour pas de maladie identifiée. Il n'existe pas non plus d'organisme ravageur, à l'exception du taupin (petits vers dans le sol) lorsque les plantations font suite à une prairie ou une jachère, on conseille dans ce cas de faire une culture intermédiaire.
A Brans, la première récolte est prévue pour mars 2012. Le miscanthus atteindra alors 3,50 m à 4 m de haut. Pascal Decombe s'en acquittera avec une faucheuse à herbe modifiée ; on est bricoleur à Brans ! La production sera livrée à une coopérative située à Aiserey en Côte d'Or, elle même en relation avec des industriels engagés dans le développement de bioplastiques. Les applications ne se limitent cependant pas à cela : le miscanthus peut également être utilisé dans la fabrication de biocarburants, en particulier d'éthanol, comme combustible pour le chauffage de bâtiments, pour la confection de panneaux d'isolation, de papier, de litière pour animaux, de pots horticoles
biodégradables ...
Quatre cent soixante hectares doivent être récoltés ce printemps en Bourgogne/Franche-Comté, et l'objectif est de 1000 hectares d'ici à 2013. Suite à une surproduction de sucre il y a quelques années, la fermeture de la sucrerie d'Aiserey fut entérinée. Le site reprend actuellement vie, grâce à la reconversion des infrastructures opérée au prix d'investissements colossaux, financés pour partie par les fonds du programme de restructuration national (PRN), et par des fonds européens agricole garanti (FEAGA). La Bourgogne et la Franche-Comté sont devenues « des bassins de culture de premier plan avec 10 % des surfaces françaises », souligne le directeur de France Miscanthus. Encore quelques chiffres : le miscanthus produit entre 12 et 18 tonnes de matière sèche à l'hectare, soit l'équivalent de 5 000 à 7 500 litres de fuel.
Un demi hectare pourrait donc assurer 100% du chauffage d'une grande habitation mal isolée. Un hectare pourrait chauffer 8 à 12 maisons basse consommation. L'avenir semble donc très prometteur pour cette plante par ailleurs peu gourmande en eau, nouvellement venue dans nos paysages. Le risque d'envahissement est limité car il s'agit d'une plante hybride par définition incapable de se reproduire, et qui peut se développer uniquement à partir d'un rhizome.
Cette culture peut également être envisagée en bio, ce que projette de faire Pascal Decombe sur 4 ha supplémentaires l'année prochaine. Seul bémol à tout cela, le miscanthus occupe des terres agricoles et entre de ce fait en concurrence avec la production de nourriture … ce débat là n'est pas prêt d'être tranché ! Le fait de se chauffer en hiver, ou la nécessité d’isoler les bâtiments, sans recourir aux énergies fossiles est aujourd’hui un impératif
source : Serre Vivante n°35
Fiche botanique du miscanthus
admin 18 novembre 2013 aucun 1
Il faudrait connaitre la rotation des culture ?
s'il faut 5 ans pour obtenir les 12 tonnes/hectare de matière sèche, à 80cts le litre de fioul transformé prix vendu, tu gagnes à la louche 1000€/an brut et tu as bloqué 12ha.
Encore un plan gavé de "subventions agro-carburant", si on te les retire : tout tombe !