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Choisir entre feuillu et résineux

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Suite à l'émission "CO² mon amour" sur France Inter, j'entendis qu'il valait mieux planter des résineux que des feuillus. L'occasion de faire le point sur leurs différences.

Il est facile de dire qu’un feuillu a des feuilles qui tombent à l’automne, et un résineux des aiguilles qui restent tout l’année. Mais, n’est-il pas trop simple d’englober deux grandes catégories selon ces critères pas toujours fiables ? Ainsi, il est important de connaître les caractéristiques qui pourront nous faire affirmer qu’il s’agit d’un feuillu ou d’un résineux.

Reconnaissance d’un feuillu et d’un résineux

Plutôt que de parler de feuillu et de résineux, il est plus adapté dans ce chapitre, de parler d’Angiosperme et de Gymnosperme. Le terme gymnosperme signifie "graine nue" et ce sous-embranchement est apparu il y a 280 millions d’années.

A l’opposé, les angiospermes, apparus il y a 136 millions d’années, ont des graines protégées par un fruit. Ainsi, cela confirme le caractère évolué des angiospermes par rapport à leurs voisins résineux.

Des idées reçues à oublier

Il est vrai qu’un angiosperme présente des feuilles, souvent bien différentes des aiguilles, par leur forme. Cependant, tous les feuillus ne sont pas caduques : certains gardent leur feuilles toute l’année. Que l’on prenne le Chêne vert Quercus ilex ou le Chêne kermès Quercus coccifera, ils gardent bel et bien leurs feuilles pendant la période hivernale. On parle alors de feuillus persistants.

De la même façon, il existe des gymnospermes qui perdent leurs aiguilles : le Mélèze Larix spp. est le plus connu, tout comme le Cyprès chauve Taxodium distichum.

 

De même, ces aiguilles sont parfois disposées en écailles autour du rameau, qui les rend bien différentes face aux aiguilles d’un traditionnel sapin de Noël. C’est le cas chez des essences comme le Séquoïa géant Sequoiadendron giganteum, ou encore le Cyprès de Lawson Chamaecyparis lawsoniana.

Des différences au niveau du bois produit

Bien que l’anatomie du bois soit plus détaillée dans le chapitre "Technologie du bois", il est important de rappeler les grandes différences des bois produits.

Chez un Angiosperme, le bois est constitué de vaisseaux, de fibres, de parenchyme et de rayons ligneux qui ont chacun un rôle bien précis.

Les vaisseaux, dont la disposition peut être diffuse, poreuse au début du cerne, ou intermédiaire, servent à la conduction de la sève brute. A l’inverse, les fibres, servent au soutien de l’arbre, et à sa résistance.

On trouve également du parenchyme et des rayons ligneux pour stocker les réserves, et assurer les transformations chimiques. Les rayons ligneux, généralement composés de plusieurs files de cellules, permettent également la conduction des éléments du centre vers la périphérie de l’arbre (dans le sens radial).

Chez un gymnosperme, le transport vertical de la sève brute et le soutien de l’arbre sont assurés par un seul type d’éléments : les trachéïdes. Elles constituent 90% du matériau. On trouve également des rayons ligneux, mais qui sont unisériés, c’est-à-dire qu’ils n’ont qu’une ligne de cellules qui les compose. Enfin, de nombreux résineux présentent des canaux résinifères, dans les sens axial et radial. La production de résine est un moyen de défense et une source nutritive pour l’arbre. Des poches de résine sont ainsi souvent visibles sur le fût.

Mais, certains résineux n’ont pas de canaux résinifères, comme le genre Abies (Sapins). De même, de rares feuillus peuvent sécréter de la résine : c’est le cas du Galé odorant Myrica gale, par exemple.

Cependant, il est souvent possible de distinguer les pores du bois, caractéristique d’une essence feuillue. Un gymnosperme aura une disposition plus homogène, et facilement reconnaissable.

Pérenniser l’espèce est un critère d’évolution

Les Angiospermes sont plus évolués, car ont développé des systèmes de protection et de dissémination des graines plus efficaces.

La plus grande différence entre les deux sous-embranchements réside dans la formation d’un fruit, chez les Angiospermes. Ainsi, lors de la fécondation, l’ovule se transforme en graine, alors que l’ovaire se développe en fruit. Cet organe va envelopper le nouvel individu formé, pour le protéger du monde extérieur.

Chez les gymnospermes, la graine est nue, simplement posée sur une écaille de cône. Ainsi, les graines, légères et souvent munies d’une aile, vont seulement s’envoler lorsque le cône va s’ouvrir. C’est donc le vent le principal disséminateur.

On trouve aussi ce système de propagation chez les angiospermes. Mais, la fleur est souvent munie de pièces florales (pétales, sépales...) dont le but est d’attirer les insectes. Par les couleurs et odeurs, les insectes sont attirés par les fleurs et les fruits qu’elles renferment. Ainsi, les insectes transportent souvent les graines, mais aussi les gamètes (pollen), assurant la fécondation à une large échelle.

Après avoir vu les différences entre feuillus et résineux, voyons comment différencier deux types d’angiospermes : les monocotylédones et dicotylédones.

Différences entre une monocotylédone et une dicotylédone

Pourquoi faire la différence ? : Exemple du palmier

La première constatation à faire est qu’un palmier, symbole des vacances et du soleil, n’est pas un arbre. En effet, il ne produit pas de bois, et sa tige ne grossit pas ou peu en diamètre. Sa composition est celle d’une tige de blé, à une échelle plus grande : c’est une plante monocotylédone, comme les graminées et de nombreuses plantes herbacées des sous-bois.

Ainsi, on ne trouve pas de cernes d’accroissement, il n’y a qu’un seul bourgeon terminal, et généralement aucune branche. Le palmier n’est rien d’autre qu’une herbe, géante, certes, mais ressemblante à toutes les autres plantes de la classe des monocotylédones.

Différences botaniques

Au niveau de la graine, une monocotylédone n’aura qu’un seul cotylédon (d’où son nom), alors qu’il y en aura deux chez une dicotylédone.

La différence la plus visible se situe au niveau de la tige et des racines. Elles grossissent en diamètre chez les dicotylédones (tous les arbres). En effet, les faisceaux libéro-ligneux produisent bien du bois et du liber, formant des tissus secondaires. En revanche, chez les monocotylédones, il n’y a que des tissus primaires. Le faible accroissement en diamètre est dû à la multiplication des faisceaux libéro-ligneux. Ainsi, cela n’assure pas la formation d’une racine principale (pivot). Les systèmes racinaires sont donc souvent très ramifiés, mais dépourvus de pivots.

Au niveau des feuilles, généralement sessiles, la nervation est souvent parallèle chez les monocotylédones.


admin 06 janvier 2014 botanique aucun commentaire





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